Si les légendes sur l’empire romain sont légion, l’une d’entre elles a particulièrement attiré notre attention : peut-on réellement rejoindre la Ville Éternelle, peu importe le chemin. Dans un premier temps, nous avons pensé prendre la route pour le vérifier mais le nombre de kilomètres nous a découragés : et oui Rome ne s’est pas faite en un jour !
Qu’à cela ne tienne, si nous ne sommes pas descendus dans l’arène, une étude approfondie nous a appris que les romains n’étaient pas que des constructeurs d’aqueducs. Quand il s’agissait de battre le pavé, César et ses congénères n’étaient pas les derniers. Et rendons à Jules ce qui lui appartient, si son empire n’a pas inventé le GPS ou le télépéage, ils sont, sans aucun doute, les instigateurs des premières autoroutes.
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L’autoroute de la gloire
Chez les romains, la guerre est pavée de bonnes intentions. Quand une légion part se battre au-delà des frontières, elle ne se contente pas seulement de soumettre les nations récalcitrantes, au contraire. Une fois sous influence romaine, le peuple vaincu devient un membre de l’empire à part entière. Et autant vous dire que lorsque l’on est intégré à Rome, on fait comme les romains !
À son apogée, l’empire s’étend sur trois continents. Garder la mainmise sur ces régions n’est pas une mince affaire et la route est semée d’embuche. Mais les romains ne sont pas du genre à y aller par quatre chemins. Pour asseoir ce pouvoir, on élève la voie au rang d’art et on la pousse jusqu’aux confins de l’empire. Bientôt les grandes cités sont reliées entre elles par des via publicae et les plus petites villes par des via vicinales. Toutes ont en commun de converger à un moment ou à un autre vers le centre de l’empire : Rome. Facilitant le commerce, elles rappellent également aux néo romains que le pouvoir suprême se trouve au bout du chemin.
Bien que ces routes n’étaient pas limitées et qu’aucun éclairage n’y était installé, les romains mettaient un point d’honneur à assurer la sécurité des voyageurs. Le long des voies, on trouvait donc des mutatio, halte-relais pour se dégourdir les pieds ainsi que des mansio où l’on pouvait passer la nuit et/ou manger.
Sous les pavés, le péage
1922, Italie
Dix-huit siècles plus tard, s’il ne reste que des ruines de l’empire romain, l’esprit inventif de ces glorieux ancêtres est encore bien présent chez les italiens. Chars et chevaux ont laissé place aux voitures et les voies romaines sont devenues des vestiges historiques.
Se rappelant aux bons souvenirs de l’empire, un ingénieur italien, Piero Puricelli, planche sur une nouvelle route payante où les conducteurs n’auraient pas à partager la chaussée avec piétons, cyclistes et cavaliers. C’est ainsi qu’en 1924, la première autoroute au monde, reliant Milan à Varèse, est inaugurée.
Piero qui en avait sous le capot, continua ses œuvres avec les tronçons Milan-Côme en 1925, Milan-Bergame en 1927 et Milan-Turin en 1932. Et si, ces itinéraires ne concurrencent pas encore la Via Appia, plus grande des voies romaines, la construction du contournement de la Ville Éternelle en 1948 permet aujourd’hui de dire que l’on peut rejoindre Rome par tous les chemins et par tous les moyens.
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